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Quoi...? Vous avez dit "fantôme" ???

 

 

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……………………………………………………………………………… 58ème épisode

 

Depuis peu, une idée germait dans la tête Didier. quitter son père avec lequel, il travaillait aux Puces, pour devenir son propre patron dans la vente et la pose de moquette de laine ! Une initiative que le vieux refusa en bloc et qu’il considéra comme un coup de tête. Didier et Jean-Jacques, qui était en fait son beau-père, étaient toujours en conflit. Le vieux – comme Didier l'appelait – italien de naissance, l’avait élevé comme son fils ; bien qu’il ne portât pas le même nom de famille… La mère de Didier, prénommée Micheline, avait épousé Monsieur J.-J. Castillo en seconde noce, avec qui elle avait eu une fille et un garçon : Sylvia et Loïc, qui étaient les chouchous du couple. Didier, étant issu du premier mariage, était considéré comme la derrière roue du carrosse. D’où, le mépris que le noyau familial affichait envers sa fille, Sophie, ainsi qu'envers ses ex-femmes et toutr autre à venir. Un phénomène de rejet que l’on aurait pu appeler « les voix du sang… » Ou tout bonnement « le déni ».

 

De son côté, Christiane, avait accueilli ce projet, sans allégresse. Au regard de son vécu, elle avait perdu tout optimiseme. Ses dernières déceptions, peu encourageantes, lui avaient appris la prudence et la réflexion. Déjà, aurait-il fallu que Didier, eût les bases assez solides et la hargne suffisante, pour faire un bon chef d’entreprise. Des images de saisies et d’huissiers dansaient d’ores-et-déjà dans sa tête. En femme avisée, Mon Essentiel, n’était pas sans ignorer les difficultés des artisans, afférentes aux charges trop conséquentes imposées par l'Etat Providence, qui n'était pas avare en aides sociales de toutes sortes. Oui, elle en était convaincue. Il fallait avoir les nerfs l’échine solide, pour faire face aux soucis quotidien d'une entreprise ! A cet égard, ce qui était facteur d'inquiétude pour Christiane, c’était l’insistance de Didier, à l’engager à prendre toutes les responsabilités. N’avait-elle pas assez marné ? Ne se sentait-il pas assez fort et impétueux pour se prendre en main et endosser ses engagements ?

 

D'autre part, Myriam et Joe, étaient partis vivre en Tunisie. Ils étaient animateurs dans des clubs de vacances. Néanmoins, Christiane et son compagnon, continuaient à fréquenter Christine et Omar, qui demeuraient leurs amis. Christiane avait coupé les ponts avec son passé. Les rigolades et les virées entre copains et les tournées d’apéritif qui duraient jusqu’à la fermeture des bars, n’étaient plus que de lointains souvenirs. Seules Lola et Louise, étaient présentes – en catimini – dans la vie morose de Christiane.

 

Didier, partant travailler tôt le matin, elle se retrouvait seule avec sa fille, dans l’appartement. A Sarcelles, tout lui paraissait compliqué. Didier, lui avait suggéré de passer son permis de conduire. – O.k. ! ; A une seule condition : je le passe ailleurs qu'à Sarcelles ! Ce fut dit, fut fait. Elle s'inscrivit dans une auto-école de son quartier à Paris. Le seul inconvénient : la circulation et les bouchons. Pour être à huit heures tapantes Porte St-Cloud, il fallait que la jeune femme et sa fille, se lèvent à cinq heures trente du matin. Ceci pour franchir le « 93 » dont l’autoroute était à cette époque, totalement bouchée ! Deux heures après, elle confiait sa fille  à sa nourrice et filait elle filait directement chez elle. Le soir, c'était le même schéma, avec les hurlements de F..., en prime. Lors de son absence, l'appartement de Christiane, avait été pillé. Tous ses objets de valeur avaient disparus, des vêtements et des pièces de monnaie qu'elle gardait dans une boîte en fer, avaient été dérobées. Il n'était pas compliqué de deviner qui était le coupable...

 

Comme toutes ses promesses d’Eldorado, Didier, s'était encore fourvoyé.  "Les paroles, les paroles..." De ses paroles, elle avait eu sa dose ! Rien que du vent ! Soi-disant, il aurait eu des relations haut placées, pour obtenir un appartement de la ville de Paris. Un engagement qui était tombé à l’eau, puisque les relations dont Didier avait parlées, ne furent qu'un mirage. Car, en réalité,  "ses relations " provenait de la mère de Francesca ; la vieille folle qui s'était attaquée à Christiane. Depuis cette altercation téléphonique, "Les relations "  étaient de la poudre à perlimpinpin. Donc, Didier, sans s'être étalé sur l'excès de haine de cette femme, n'osait plus s'égarer sur des zones dangeureuses telles qu'un hypothétiques déménagement. Christiane, à défaut de repaires, tournaint en rond ; ce qui ne lui ressemblait pas ! L'appartement, sa décoration, ses meubles finissaient par lui prendre la tête ! De plus, Sarcelles, comme toute la banlieue, la gonflait !!! Trop éloignée des tumultes de Paris, trop éloignée de la nourrice de sa fille… D’une manière ou d’une autre, le couple, serait amené à trouver une solution ; Sarcelles ou Paris !

 

Par ailleurs, à la suite d’évènements étranges, Christiane, pensait avoir perdu les pédales. Une nuit où elle était allongée toute éveillée dans son lit, elle discerna dans la pénombre, une silhouette masculine qui se tenait dans l’encadrement de la porte, immobile ; entre la chambre et l’entrée. A juste titre, elle s’était figurée qu’il s’agissait de son compagnon. Machinalement, elle avait tendu la main pour vérifier ; et ce fut l'horreur absolue : Didier,, allongé à ses côtés, dormait profondément, alors que la silhouette qui se dessinait, était nette et statique. Christiane, tétanisée par la peur, réprima l’envie de s’enfuir en hurlant. La stature de la « chose » se découpait comme une ombre chinoise, dans le noir. Voulant se persuader qu’il ne s’agissait que d’un effet d’optique, la jeune femme, enfouit sa tête sous l’épaisseur de la couette, en veillant à ne plus rouvrir les yeux.  Le lendemain, pétrifiée à l’idée de rester seule dans l’appartement, elle se tata pour en parler à son compagnon. N’allait-il pas lui rigoler au nez ?? Lui affirmer qu’elle délirait ; que c’était des fadaises… Et puis, elle se décida. Il lui fallait agir en souplesse ; sans le brusquer.

 

Contrairement à ses doutes, Didier, ne prit pas le phénomène à la légère. Lorsqu’elle lui eût résumé les faits de la nuit passée, l’expression de son visage se figea instantanément. – Ah bon, toi aussi, tu l’as vu ? Elle approuva d’un signe de la tête. Après quelque seconde, il la dévisagea et le regard affolé, il lui demanda. « Tu veux partir ; me quitter ?" – Non ; qu’est-ce que tu va chercher ! Se récria-elle, en protestant. - Non, pas du tout ! Continua-t-elle, en l’enlaçant. «J’ai la trouille ; c'est tout ! ». Sur ces entrefaites, il lui confia que lui aussi, avait été confrontée à cette présence. Depuis, il lui était arrivé de dormir la lumière allumée. "L'entité " se manifestait la nuit. Dans la chambre, comme dans le couloir ou la cuisine... La nuit, l'appartement était son territoire. Au fil de son récit, Didier, semblait se libérer d’un gros poids. Même Francesca et son fils, avaient affirmé l'avoir vu ! « Et bien d’autres, depuis… » Renchérit Christiane, d'un ton favorable à la plaisanterie.

 

Brusquement, elle comprit. Pourquoi sa fille, se réveillait en poussant des cris indescriptibles. A un tel point qu’ils avaient dû déplacer son berceau pour l’installer dans leur chambre… Et ce n'était pas tout ! Depuis quelques mois, l’état de santé de Christiane s’était dégradé. D’abord, elle avait attrapé une grippe, qu’elle avait eu un mal de chien à guérir. Ensuite, après avoir fait une allergie à la Pénicilline, des boutons semblables à ceux la Varicelle, avaient recouvert l'ensemble de son corps. Plus tard, elle avait choppé une otite qui l’avait clouée au lit, pendant une semaine… et d’autres faits troublants, qui s’étaient greffés. Les lieux étaient donc hanté par une âme qui ne trouvait pas le repos. Une âme perdue. Du reste, peut-être sympathique… Une âme, qui cherchait de l'aide !

 

Ce fut ces circonstances, considérées comme  "Paranormales", qui poussèrent le couple à partir de Sarcelles, afin d'habiter ailleurs. Car il n'était pas question de cohabiter avec un fantôme ; aussi gentil, fût-il !!!


Didier, lui laissa le choix. Rester  ou vivre à trois dans son minuscule appartement u seizième arrondissement. Il enchaîna en lui suggérant de le retaper. Une cuisine aménagée, une salle de bain avec une baignoire et un ballon d'eau chaude. On pourrait aussi  racheter des meubles et de l'électroménager neufs, afin que le passé ne fût pas trop lourd à porter. Christiane, n'ayant pas d'autre option, accepta. Les travaux de rénovations seraient confiés à son oncle. La plomberie, l'électricité et la main-d'oeuvre. En attendant la mise en vente de l'appartement de Sarcelles, Christiane, qui possédait un petit pécule à la Caisse d’Epargne, préconisa de lui avancer l’argent nécessaire, pour les premiers travaux.

 

De devoir revenir ainsi au point de départ, n’enchantait pas la jeune femme. Les murs ont de la mémoire et parlent. C'est ce qu'elle redoutait : être ainsi confronté à son passé tumultueux.

 

………………………………………………………………………………… A suivre

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