Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un vol direct Paris !

 

avion_109.jpg

…………………………………………………………………… 43ème épisode

 

Christiane, débarqua à Roissy Charles-de-Gaulle, la tête gorgée d’anecdotes et de souvenirs éclatants. Avec sa coupe à la garçonne, son visage aux traits détendus et bronzés, sa robe bustier bleu clair et ses talons assortis, elle ressemblait à une jeune fille. Le moral au beau fixe et ne doutant pas de son pouvoir de séduction, elle n’avait pas atermoyé sur la présence de Tarek, à l’aéroport. Tel qu’elle l’avait imaginé ; avec un sourire radieux, un regard inquiet braqué sur la foule, tant son impatience était grande de la serrer dans ses bras. Voyons, petite écervelée ! Réfléchis deux secondes… Crois-tu qu’il ait changé ? Garde les pieds sur terre ; je t’en prie ! Sa déception fut de courte durée. Non sans une pointe de tristesse, elle dut encore se débrouiller seule, pour traîner ses bagages jusqu’à la station de taxis.

 

C’est à contre cœur et avec une boule au niveau de l’estomac, qu’elle introduisit la clef dans la serrure de son appartement. Elle déposa d’abord ses bagages dans l’entrée et, s’octroya un moment de réflexion, avant de palper l'atmosphère. Tous ses sens étaient en alerte. Suspicieuse (qui connaît ses saints, les honore) elle commença par fureter partout… Son flair ne l’avait jamais trahi ; lui ! Tel un chien, gardien en titre de son territoire, elle se lança dans la détection de signes ou de traces précurseurs d’une éventuelle présence féminine. Elle étudia à la loupe l’emplacement de chaque chose, renifla chaque vêtement et s’escrima à se remémorer chaque objet présent dans la salle de bain, la veille de son départ pour Palma. Dans sa chambre, le lit avait été correctement fait, les draps étaient propres et rien ne traînait sur la moquette. Par contre, ses coussins et ses peluches étaient désordonnées. A cet instant même, elle se rappela une devise que son père serinait aux oreilles de ses ainés : « Chaque chose à sa place, chaque place à sa chose ». Cela la fit sourire. Pauvre papa… Ses yeux se remplirent de larmes. A l’heure qu’il était, en tant qu’esprit, il évoluait dans l’éther et - elle le souhaitait intensément - dans l’amour de la lumière universelle… Elle remit les coussins et les peluches à leurs places respectives et « On ne sait jamais », jeta un œil sous le matelas. Pauvre gourde ; elle se berçait d’illusions ! Décidément, elle était incurable !! Ce n’était pas demain la veille qu’elle aurait l’opportunité de toucher des liasses de billets ! Après ces préliminaires, elle entreprit de défaire ses bagages, dans lesquels étaient entassés différents souvenirs - comme un collier de perles de Majorque pour sa mère, un blouson de cuir bleu, des chaussures achetées au marché de l’île et plein d'autres babioles…

 

Son retour au bureau fit sensation. Particulièrement sur Jean-Marc, qui la complimenta sur sa bonne mine et qui enchaîna en rigolant « Où êtes-vous donc allée pour être aussi bronzée ?? Au bout du monde ? ». Effectivement, en France, toute région confondue, y compris sur la Côte d’Azur, l’été avait été particulièrement pourri ! Et, réellement, il ne fallait pas compter sur l’été indien ! Les prémices de l’hiver se faisaient déjà sentir, dans le sens où il faisait déjà très frisquet ! Pas bon pour le moral ! Bientôt - elle ne l'ignorait pas - par la force des choses, elle cesserait d’approcher Jean-Marc, qu’elle planquerait parmi les reliques de son implacable destinée. Une optique qui lui inspira de la nostalgie. Une page se tournait. Chacun allait suivre une direction différente. Dans quelques jours elle serait à Nanterre-Préfecture. Une perspective inévitable et nécessaire qui l’attristait profondément.

 

Depuis son retour, Tarek, se faisait discret. Tant sur le plan de ses allées et venues que sur le plan pécuniaire. Les retrouvailles s’étaient concrétisées par un dîner au restaurant, sans qu'aucun des deux ne manifeste une joie débordante, de se retrouver après trois semaines de séparation. La conversation avait stagné autour de banalités, sans que Christiane, éprouve le besoin de lui parler de son séjour. A dire vrai, cela l’intéressait-t-il ?

Quelques jours après, un bon samaritain, qui était manifestement pour la paix des ménages, confia à mon Essentiel, qu'au cours de son absence, Tarek, n’avait pas pris de gants pour la tromper. Notamment, avec la fille de ménage mais également, avec une copine dénommée «France». La jeune femme se sentit pâlir mais, s’efforçant de recouvrer ses esprits, elle accusa le choc sans sourciller. En ce monde, seule l’apparence, comptait ! Ce qui lui importait, c’était de rester digne et zen, au regard des gens. - Le salaud… pestait-elle, en son for intérieur, il avait eu le toupet d’opérer dans son propre quartier. Pire… cette fille, à qui elle s’était fiée, s’était faite couvrir comme une chienne dans son propre lit ; dans ses propres draps ! La noirceur de son amant, n'avait pas de frontière ! Aux yeux de tout le quartier… Après de tels agissements, les gens devaient se gargariser de ses déboires conjugaux ! Elle allait passer pour une débile mentale qui ne soupçonnait rien et préférait se voiler la face ! Au mépris des éclaboussures qui allaient entacher la réputation de sa compagne, le scélérat, l'hypocrite, n’avait pas hésité à passer à l’acte… Le déshonneur, la honte, la déchéance morale ; rien ne lui serait épargné ! Que ses rivales fussent des boudins peu appétissants, ne changeait rien !! La tactique de son compagnon était vieille comme le monde.

Elle s’appelait : la perversion, la fornication, la perfidie, le vice...

 

On lave son linge sale en famille. En général, c’est ce que l’on a de mieux à faire, si l’on ne veut pas alimenter les rumeurs. Toujours est-il, que Christiane, fulminait intérieurement, tel un volcan en sommeil.  Folle d’indignation, elle se dit que le soir même, il y aurait  du grabuge à la maison !

 

 N'ignorant pas l’outrecuidance du personnage, prêt à réfuter en bloc tous les faits rapportés, elle n’avait aucun mal à visualiser la scène. Le terrain étant très fertile en différends de toutes sortes, la fureur de ma Préférence à moi, allait se décupler. C'était tout vu... Un déferlement de griefs allait fuser de sa jolie bouche, sans que le « présumé coupable » lève un doigt pour se justifier et ainsi apaiser le cataclysme. Christiane, par la force des choses et au paroxysme de la rage, passerait alors à la vitesse supérieure. Comme toujours, dans de telles circonstances, ce triste individu prénommé Tarek, garderait son sang froid sans rien laisser transparaître de ses émotions.

 

……………………………………………………………… A suivre

 

Bien à vous, les blogueurs !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :