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Tout au bout de la nuit...

 

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……………………………………………………………………… 39ème épisode

 

Au fil des mois, l’amour de Christiane, fut soumis à rude épreuve. Au sein du couple, les querelles s’enchaînaient, plus caustiques encore. Christiane, d’une nature vindicative, avait de tels accès de violence verbale, que Tarek, avait voulu la frapper. Sa réaction avait été instinctive. Plus leste que lui, elle avait couru en direction de la cuisine, s'était saisi d'un couteau à viande acéré, qu’elle avait pointé sur le ventre de son compagnon. Pétrifié, Tarek, avait reculé d’un pas. – Tu vois ce couteau ? Hé bien, si tu as le malheur de me toucher, je te plante ! Compris ? Et elle avait rajouté en dardant sur lui un regard meurtrier : « Ne me confonds pas avec Christelle, ta femme… "Une baffe et elle allait chialer dans son coin " disait-tu… ? Pas moi ! » Il se le tint pour dit et se garda bien de réitérer…

 

Entre le couple, l’incompréhension régnait. Tarek, se posant en victime, prétendait que Christiane, faisait une fixation sur lui. Qu’elle affabulait ! En gros, il se défendait d’être le menteur et le salaud, qu’elle affirmait qu’il était ! Et si, elle l’accusait d’infidélité, c’est qu’elle se faisait du cinéma ! Lorsqu’il découchait des nuits entières, où débranchait le téléphone à son insu, il aurait fallu qu’elle soit idiote ou aveugle, pour ne pas se douter de l’existence d’une rivale ! L’image lui était tout simplement intolérable. Qu’il susurre des mots tendres à une autre, qu’il fasse l’amour avec une autre… la grignotait à petit feu. Si pulpeuse et si pétillante par le passé, elle avait perdu du poids et, son visage amaigri, dévoilait ce qu’elle vivait au quotidien. L’amour dans la peau ; elle en connaissait un rayon ! Leur mésentente était-elle due à leur différence de « culture ? ». Je préférerais le terme de divergence de mode de vie, d’usage… ? Tarek, faisait-il la différence entre le Bien et le Mal. Pensait-il, que de réciter une prière à Dieu chaque soir, suffisait à effacer toutes ces trahisons...? Christiane était perpétuellement dans le doute. Ses excès de jalousie, néanmoins légitimes, ses blâmes qui s’accumulaient au fil du temps, n'étaient-ils que pure fantaisie de sa part… ? Combien de fois Tarek s’était-il glissé à ses côtés en pleine nuit, en laissant planer un soupçon irréfutable : les effluves d’un parfum féminin, dont le corps de son amant, s’était repu et gorgé à souhait… ?

 

Il passait d’un lit à un autre, sans qu’il ne fût nullement ébranlé par les remords. Qu’il se pointât à n’importe qu’elle heure de la nuit, il honorait Christiane, en lui jurant qu’elle était la seule et que pour rien au monde, il ne la quitterait.

 

Une telle déclaration aurait dû lui suffire ; non ?

 

Pourtant, moi-même, l’héroïne de son roman, ainsi que la narratrice de la présente autobiographie, je peux vous le confirmer sans détours. Christiane n’était pas une mythomane. Tarek collectionnait les maîtresses comme d’autres collectionnent n'importe quel objet et ce, avec les risques que cela comportait sur le plan des maladies vénériennes. Et, à cette époque, le SIDA, faisait encore partie des rumeurs ! L’homme, qu’elle aimait, était pareil un fauve en chaleur. La nuit, il ratissait toutes les artères de la capitale, à la chasse de n’importe quelle fille facile, qu’elle soit belle ou moche, petit ou grosse… Des filles aux mœurs et à la propreté douteuses, ou des paumées en quête d’un toit ou de drogue. Appâtées par l’argent facile qu’il leur faisait miroiter, elles auraient vendu père et mère, pour garder un tel seigneur ! D’où, la suspicion et les accès de colère de sa compagne…

 

C’était irréfutable : Tarek, était un personnage sans scrupules, manipulateur, menteur et frimeur.

 

En bon oriental qui se respecte, notre homme, avait l’habitude de se faire servir. N'importe quelle femme aurait fait l’affaire ! Tarek, était en France depuis l’âge de seize ans. Suite à un grave accident de voiture, il était venu dans notre pays pour se faire opérer de la jambe droite, qui restera handicapée à vie (il boitait). Et, comme beaucoup de ses compatriotes, il n'était jamais retourné dans son pays d'origine. Y’a bon la France ; n’est-ce pas ? A la recherche d’un job, il avait trouvé un emploi de fraiseur, chez Dassault. Un travail qui, à son goût, était bien trop éreintant ; mais, surtout, peu lucratif ! D’où cette vie de marginal. Afin de rester en France, il avait eu besoin de papiers en règles. C'est pourquoi, Christelle, amoureuse du jeune Tarek, avait été candidate pour un mariage blanc. La suite vous la connaissez !

 

L’argent était aussi un facteur de conflit. Tarek, claquait tout ce qu’il gagnait aux courses. L’argent s’évaporait en paris, en sorties, en poudre aux yeux, etc. Des sommes plus ou moins importantes, sur lesquelles Christiane, ne pouvait que fantasmer ! Parfois, acculé par des dettes de jeux, il cuisinait sa compagne une bonne partie de la nuit, pour qu’elle finisse par craquer et lui signe un chèque. Pour Christiane, ce n’était pas envisageable. Sa mère, lui avait inculqué quel était le rôle d’un mari, dans le foyer. Dans une famille dite normale, l’homme, doit subvenir aux besoins de sa femme et de sa progéniture. De surcroît, il était illogique, voire avilissant pour une femme, d’entretenir un homme ; quel qu’il soit. Surtout, un feignant comme Tarek, qui se reposait totalement sur sa compagne. De plus, fidèle à sa mentalité d’occidentale, de religion catholique, la source de toutes mes joies, refusait de se fourvoyer en se faisant la complice d’un flambeur qui ne respectait rien ni personne. Personne ; même pas Christiane, qu’il aura souillée ; que dis-je, profanée ! Or, elle n’avait pas encore touché le fond ! Il était déjà inscrit qu’elle devrait s’avilir, se déshonorer, perdre toute dignité, pour l’illusion d’une passion sans issue. Christiane, en termes de sexualité, n’était qu’une novice ! En aucun cas, elle n’aurait pu concevoir le degré de perversité que son compagnon pouvait engranger. Il était temps de tomber les masques !

 

En cette fin de matinée qui aurait certes mérité une croix sur le calendrier, Christiane s’afférait à changer les draps de son lit. Elle s’échinait à rentrer les draps sous le matelas, quand son regard fut attiré par un billet vert qui dépassait. Alléchée par cette découverte aussi surprenante que fortuite, elle souleva carrément le matelas. Elle n’en croyait pas ses yeux ! Une masse de billets de cinq cents francs, étalés sur toute la longueur du lit, avaient été planqués. Dans le fond - se dit-elle - cet argent, je les bien mérité… Comme Ali Baba dans sa grotte miraculeuse, mon Essentiel, fascinée par cette petite fortune, se prit à caresser les billets et puis à les brasser frénétiquement. Le papier crissait sous ses doigts, comme les billets crissaient dans la poche de Tarek. - L’enflure, pensa-t-elle, intérieurement. Il cache le pognon. Rien d’étonnant à ce qu’il se prétende toujours raide ! Elle s'appropria une liasse. Eblouie par tant d’argent, elle extrapolait sur une vie meilleure, quand Tarek, lui arracha les billets des mains. Pas de chance ! Il s’était lavé trop vite ! Le mufle était livide. C’était clair. Il était dans un bourbier et ne ne savait comment s'en sortir… il lui inventa une histoire de dettes qu’il devait régler le jour même. Habituée à ses mensonges, Christiane, le verbe haut, monta le ton en exigeant une part du butin. Selon elle, revendiquer une partie de cet argent, était tout à fait légitime. - Non, ce n’est pas possible, se défendit son compagnon. Cet argent n’est pas moi ! Je te le jure sur la tête de ma fille ! Je le dois !!! C'est une dette de jeu !Tout en se défendant, il réunissait les billets à la hâte, chercha un sac en plastique, dans lequel il entassa la petite fortune. 

 

Dans l’intérêt de la paix des familles, Christiane baissa les bras, non sans l’avoir poursuivi jusqu’à l’ascenseur, en le traitant de tous les noms.

 

Depuis son avortement, Christiane, s’obligeait à prendre « La Pilule », que son foie tolérait fort mal. Cela se concrétisait par des vertiges, des crises intestinales, des maux de tête et de fréquentes nausées. Ce qu’elle aurait pu considérer comme les effets secondaires… La contraception est, à ce qu’il paraîtrait, la responsabilité des femmes ! Votre lot, comme beaucoup d’autres contraintes, qui ont tendance à vous asservir. N’est-on pas l’artisan de son propre malheur ? Christiane était une adulte immature. L’étourdie, oublia tout bonnement de prendre le petit cachet, qu’elle avalait au moment de se coucher. Jamais pendant le repas  et, pour cause ! Il serait reparti dans les égouts ! Cette fois, elle mit Tarek, sur le fait accompli. Sans hésiter une seconde, après avoir accompli les formalités exigées par planning familial, elle avorta dans une clinique. C’est Marcel, qui l’a conduisit en voiture et qui revint la chercher, dès le lendemain. Encore une fois, Dieu seul savait, où se trouvait le géniteur…

 

Chez mon Essentiel, c’était « La maison du Bon Dieu ». Il y avait toujours à manger et à boire, pour tous fêtards dans le besoin. Joël, Nanard, Shérif, Pierre et bien d’autres. Seul, Marcel, était rarement présent, puisqu’il travaillait systématiquement le soir ; sauf exception ! Ce soir-là, ce n’était pas un soir comme les autres puisque Louise, était présente. Une femme… Un fait rarissime ! Le vin et les alcools coulaient à flots, la musique orientale brayait à tue-tête, les timbres de voix et les rires retentissaient à la lueur des bougies et des lumières ambiantes. Le bruit sonore du téléphone brisa brutalement l’ambiance. C’était Tarek. - Je serai là  dans un quart d’heure ; je serai  accompagné de deux amis. Tous les invités applaudirent. Plus on est de fous, plus on rit ; n’est-ce pas ?

 

En effet, environ une demi-heure après, Tarek, apparut comme il l’avait dit, escorté de deux amies. Deux femmes. Deux blondasses aux formes généreuses, hyper-maquillées et perchées sur des échasses. On aurait dit deux putes. Il fit les présentations, nonobstant toute norme de bienséance et tout respect pour la principale intéressée. A savoir, Christiane… Intérieurement bouleversée et le cœur chaviré par l’arrivée de cet étrange trio, elle décocha un regard de détresse à Louise, qui  d’un sourire, l'incita à garder son calme. Son amie, prostituée, n'était pas dupe. Ayant compris ce que Tarek manigançait, elle marmonna entre ses dents « Quel enfoiré ! ». Je pense que Louise fut la seule à évaluer l’ampleur de la situation, ainsi que le niveau de perversité de l’individu, qui s’appelait Tarek. La surprise était de taille ! La tablée, toute aussi déconcertée et choquée par l’arrivée des deux femmes, fit son possible pour aplanir le malaise. On se serra, Christiane, rajouta deux couverts et, en bonne maîtresse de maison, s’occupa de ses invitées.

 

C'était les prémices du début de la fin.

………………………………………………………………………… A suivre

 

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