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Palma... malgré soi !

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…………………………………………………………… 42ème épisode

 

 

Plus le temps passait, plus les relations entre Christiane et Tarek, devenaient conflictuelles. Giselle, qui était désormais mariée avec M. René C., avait pris le concubin de sa fille, en grippe. Comme elle disait « Ce n’est pas un vieux singe qu’on apprend à faire la grimace ». Il est vrai, qu’en dehors de ses moments « d’absence prolongée », rien n’échappait à la Reine Mère. Elle savait, O combien sa fille, se détruisait. Ce qu’elle déplorait et, ne se gênait pour le dire, c’est que ce fût pour l’amour d’un salopard !

 

Depuis quelques temps, Christiane, se sentant trop épuisée, avait décidé de se payer les services d'une femme de ménage. L'épouse d’un copain côtoyé au bistrot… La nouvelle de sa toute sa prochaine mutation, la perturbait. En effet, sa société, rachetée par un groupe hollandais appelé «CONTROL PRO », déménageait à Nanterre-Préfecture, à trois minutes de La Défense. Jusqu’à présent, continuer à travailler ave Jean-Marc, n’avait pas été un problème. De toute façon, il ne laissait rien percer de ses sentiments. Qu’ils fussent positifs ou négatifs. Il respectait l’intimité et la vie de son ex-maîtresse qui, en apparence, le laissait de marbre. Elle avait appris que son chef hiérarchique serait une femme « Une main de fer dans un gan de velours », Madame P…… qui ne vivait que pour le travail ! La dame était aussi efficace que Jean-Marc, avec la grande gueule et les jurons en moins…

Elle était d’une discipline et d'une rigidité légendaire et, avec sa poigne de fer, ça dépotait grave !!

 

Et Jean-Marc… alors ? Suite à une grosse  opportunité, il avait signé un contrat de Directeur Commercial, avec une autre société de contrôle « SOTOREC ». La majorité de son personnel avait choisi de le suivre. Seuls Christiane et deux autres de ses collègues, avaient décliné l’invitation. Quelle erreur monumentale ! Le fameux libre arbitre…

 

Jean-Marc, s’était incliné, sans même insister.

 

Les grandes vacances arrivaient. Cette année-là, tout du moins à Paris, on se serait cru en automne. Des pluies torrentielles s’abattaient sur la ville. Le ciel plombé, très bas, nous descendait le moral à moins vingt. Marcel et mon Essentiel, s'étaient concertés pour aller à la rencontre du soleil. Trois semaines aux Iles Baléares, au cours mois d’août. Leurs billets avaient déjà été réservés. Dès lors, un conflit afférent à la chambre « single », s'imposa à eux. Marcel, estimait qu’il était plus simple et moins onéreux, de réserver une seule chambre pour deux ; alors que son amie, tenait a son intimité. (vous comprendez pourquoi), Et elle ne lâcha rien ! Ce dilemme, générateur de disputes, se prolongea un certains temps jusqu’à ce que Marcel lui annonce au téléphone, qu’il ne partait plus. Son changement d’objectif était compréhensible : Il venait de rencontrer une fille. - Grand bien lui fasse ! Marmonna, l’offensée. Dans le mesure où les billets d’avion étaient payés et de plus, non remboursables, Christiane, indignée par la désinvolture de son copain, prit la mouche en le traitant de traitre et trop en rogne, lui raccrocha au nez. Son désistement, à quelques jours de leur départ, la révoltait. Elle n’avait jamais pris l’avion de sa vie et, de s’obliger à voyager ainsi seule à l’étranger, la terrifiait ! Pourtant, elle ne disposait pas de trente-six solutions : perdre l’argent ou partir ; seule, comme un grande !

 

Concernant ce voyage, Tarek, n’émit aucun commentaire. Il avait d’autres chats à fouetter ! Et puis, Christiane le savait, pour lui… c’était une aubaine ! Son terrain de chasse allait s'agrandir. A moi les petites françaises et les fariboles ! Sans personne pour me demander des comptes ! En son for intérieur, il devait triompher ! Christiane en aurait donné sa main à couper. Or, elle s’en balançait !

"Tout passe, tout lasse, tout casse…"

 

Arriva le matin fatidique. Cinq heures du matin, l’heure où Paris s’éveillait ! Le temps était froid et maussade. Le taxi mandaté la veille, filait sous la bruine en direction de Roissy Charles-de-Gaulle. L’inquiétude et le stress dévoraient Christiane, qui n’avait jamais pris l’avion. La peur de l’inconnu, l’angoisse de se perdre dans les méandres de l’aéroport, de se tromper d’avion, d’égarer ses bagages, de ne pas arriver à destination, etc. Tous ces hypothèses lui hantaient l’esprit. Le taxi la déposa du côté « départ ». De se voir livrée à elle-même, avec ses bagages déposés à même le sol, lui provoqua des bouffées de chaleur. Le cœur battant, elle rassembla tout son courage et poussa la porte coulissante accédant à l'aéroport. Le bruit de la foule qui allait et venait dans toutes les directions, la sonorité des micros qui résonnaient à ses oreilles, la faisaient paniquer. - Resaisis-toi… se dit-elle, toute fébrile. - Prends sur toi ! Tu n’es pas plus bête qu’une autre… En effet, lorsqu'habituellement on n’a pas la langue dans sa poche, on peut aisément se débrouiller. Il était tant qu’elle se dégourdisse ! Une heure après, s’est soulagée d'un grand poids et le cœur léger, qu’elle se vit dans la file d’attente, avant d’embarquer dans l’avion d’Air-France ; un direct « Madrid ».

 

L’avion décolla sans dommages. C’est une fois posée sur son siège,que la jeune femme pensa avec horreur, qu’elle avait omis d'étiqueter son bagage. Prise par une bouffée d'angoisse, se confia à son voisin, qui la tranquillisa. Il y avait peu de chance que sa valise se perde ! Ce Monsieur, d’origine arabe, engagea la conversation. Elle en profita pour solliciter son aide après l'atterrissage et s'il était possible qu'il la guidât dans l’aéroport. Surtout pour récupérer sa valise - lui précisa-t-elle -. Ce qui était une véritable obsession ! Toujours chaperonnée par son interlocuteur providentiel, elle arriva Place de l’Espagne à Madrid où, normalement, les taxis attendaient d’embarquer les voyageurs. Pas de chance… Un ordre de grève avait été donné. Il ne restait qu’un seul moyen de commotion : le car ! Juste le jour où elle arrivait. C’était diabolique ; non ? Rien, absolument rien, ne lui serait épargné ! Bien entendu, elle était pas la seule à se trouver dans une telle situation. Ce qui signifiait attendre des heures assis sur sa valise ou son sac de voyage. Christiane, ne pouvait cacher cachait son désarroi. L'angoisse la tenaillait. Elle écoutait passer le temps en causant avec le type de l’avion. Celui-ci, tenant à alimenter la conversation, lui demanda sa destination. Dommage, il allait dans le sens opposé. Ce qui accentua sa détresse qui était d’ailleurs très perceptible ! Son compagnon lui en fit la remarque. Sensible à son mal-être et tout en l’encourageant à garder son calme, il lui conseilla de faire preuve d’un peu plus de maturité. Vexée, Christiane, se renferma dans ses pensées. Lorsqu’il l'abandonna à son triste sort, il lui souhaita bonne chance.

 

Soudain, elle aperçut trois énormes cars annonciateurs de sa toute prochaine délivrance. Ouf ! Enfin. Les cars, stationnés en gare routière, furent pris d’assaut par une foule déchaînée qui se bousculait et se piétinait vers les portes automatiques. Quitte à se battre et à s’insulter. La jeune femme, le regard affolé et les mains encombrées par ses bagages surchargés, demandait de l'aide. Des S.O.S. qui restèrent vains. La raison du plus fort l’emporta et, la plus faible, la plus fragile, ne put que regarder les cars à présent bondés, s’éloigner. Un moment drastique . Seul la place déserte, une jeune femme désorientée, déversait toutes les larmes de son corps. Le visage souillé par des traces de rimmel, elle se rua vers l'un des guichets, afin de se renseigner - tout en tâchant de mimer par gestes - S'il vous plait ? le prochain car est prévu à quelle heure ? L’employé lui renvoya un regard étonné. Pas avant sept heures demain matin ! Sa réponse lui fit l’effet d’une bombe. - Mon Dieu, se dit-elle, que vais-je devenir seule dans cette ville ne sachant parler ni anglais ni d'espagnol ? La tête lui tournait, lorsqu'un jeune homme, l'apercevant, vint à sa rencontre. Avec un fort accent espagnol, il lui fit comprendre que moyennant le prix d'un taxi, il pouvait la conduire jusqu’à son hôtel. Mon essentiel se retint pour ne pas se jeter à son cou. Elle s’en tirait à bon compte ! Le gars, après avoir mis ses bagages dans le coffre, l’invita à s'engouffrer dans sa voiture. Christiane ne se fit pas prier. Avait-elle le choix ? Absolument pas. Elle avait déjà évalué les risques. Quatre-vingts kilomètres dans la brousse avec un homme qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam… C’était risqué ! Inutile de se mettre Martel en tête ! Il ne lui restait plus qu’à évoquer Dieu et à faire confiance à son Ange Gardien ! En effet, la confiance l’emporta sur la raison. Dieu merci, le jeune homme stoppa son véhicule devant le porche de l'hôtel. Christiane, tout en lui tendant le prix de courses, ne cessait de le remercier.  

 

Au bout du compte, son séjour fut un enchantement. Sa chambre, dont la terrasse donnait sur un jardin, était immense. Elle disposait d’une salle de bain et de W.C. privés. Ce qui était parfait. C’est bien sûr sur ce point, inavouable, qu’elle ne s’était pas entendue avec Marcel. A cause de cette maladie qui l'accompagnait partout et qui s’appelait : ANOREXIE. Debout, appuyée sur la rambarde de la terrasse, elle respirait à fond l’air brulant de la mer, admirait les palmiers et la végétation brûlée par les rayons d'un soleil implacable. L'espace d'un quart de seconde, elle ressentit un soupçon de sérénité. Sans Tarek, elle se sentait libre comme l’air. Rien ne pouvait plus l’atteindre. En outre, le lit large et moelleux, lui promettait des rêves radieux. Elle avait l'impression d’être en cavale. A cet instant, elle exultait !

 

La clientèle de l’hôtel était essentiellement étrangère. Des hollandais, des italiens, des allemands, des anglais… Très peu de français. Christiane, abordait chaque journée en avalant un solide petit déjeuner.  Ensuite, après s'être libéré l'estomac, elle prenait sa serviette et partait bronzer sur  la plage. L'eau tiède, d'une pureté cristalline, l'invitait à barbotter Vers midi, elle partait marcher sans but, le long de la route nationale. Elle aimait flaner en pleine chaleur, en s'exposant aux rayons du soleil ; si rare à Paris ! Souvent, elle s'arrêtait à la terrase d'un café et se commandait un Martini. Pour le déjeuner, elle avait dégoté un resto typiquement espagnol, niché dans la campagne. A table, protégée par un large parrasol, elle s'empifrait jusqu'à satiété. Des plaisirs oubliés réapparurent. Tels que le goût et l’odora. Le fait d’ouvrir les yeux le matin et de voir le ciel bleu, l'incitait à vivre. Elle s'abreuvait de Rosé espagnol, qu’elle dégustait avec délice. La solitude, parfois, lui mouillait les yeux. Etait-elle vouée à être seule ? Sans rien partager, privée de rires et de chaleur humaine. Etait-elle condamnée à vivre entre les murs invisibles de sa destinée ? Le besoin irrépressible de combler se faisait lancinant. Ce qui se concrétisa par des achats compulsifs et des bouffes à répétition ; ce qui lui paraîssait exutoire.

 

Au cours de la dernière semaine, la jeune femme, se lia d’amitié avec des anglais. Un couple et un de leurs amis, divorcé. L'homme, s'était épris de Christiane, à qui il faisait une cours assidue. Il s'agissait d'un petit homme moustachu et replet, doté d'une bouille jovial mais un peu niaise. Rien de craquant ! Si cet homme avait pu convenir à Christiane, elle se serait jetée à corps perdu dans ses bras, sans l'ombre d'un remord ! Ce qu'elle cherchait désespérément : oublier Tarek et se libérer de son carcan. Ses amis anglais buvaient beaucoup. Leur truc – ou leur travers - était de mélanger le Cognac, le Whisky et la Bière. En fait, leur seul objectif, était d'atteindre l'ivresse ! La jeune femme "admirative", en conclut qu'ils avaient un foie en béton ! Christiane, à moins de se suicider, savait qu'elle ne pouvait suivre... 

 

En lutte perpétuelle contre ses démons, elle focalisait déjà sur son retour en France. L’ombre de Tarek, se profilait au lointain. Néanmoins, dans l'immédiat, ce qui la tracassait le plus : l'aéroport de Madrid...

 

 

……………………………………………………………………… A suivre

 

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