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L'amour en sursis

 

…………………………………………………………………………….……………… 28ème épisode

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Christiane, plutôt réceptive au charme et aux avances de Jean-Marc, choisit de laisser agir la destinée. Effectivement, un soir, il lui proposa de la raccompagner en voiture. Elle accepta. Il ne fit que la déposer au coin de sa rue et repartit. Les jours suivants, le même manège se reproduisit !! Après avoir médité sur le problème, la belle, en déduisit que, craignant de franchir le pas, il tournait autour du pot ! S’il escomptait qu’elle se jette dans ses bras, il attendrait longtemps ! Conclut-elle, en prenant l’ascenseur. De toute évidence, on ne peut jurer de rien dans la vie ! Effectivement, un soir, il l’a raccompagna. Cependant, au lieu de lui tendre la main pour lui dire au revoir, il s’invita de butte en blanc à boire un verre chez elle. Christiane, prise de court, en resta bouche bée ! Désarçonnée, elle se rassura, en se disant que ça ne l’engageait en rien… Il suffirait qu’elle garde la tête froide !

 

La source de toutes mes joies, perturbée par l’idée que Jean-Marc, fût son supérieur hiérarchique, ressentait un vague sentiment de culpabilité. Mal à l’aise, elle avait la la vague impression d’être sur le point de commettre une faute. De toucher au sacro-saint !! Et lui ? Qu’éprouvait-il ? En tant qu’homme marié, adulte et responsable de ses actes, il ne donnait pas le sentiment d’être perturbé ; pas le moindre du monde ! Une fois entrés dans le petit appartement, avant de faire le service, Christiane, lui proposa de se mettre à l’aise. Elle lui servit un Whisky (son péché mignon), un Martini pour elle et, s’installa à ses côtés. Chin !! Ils trinquèrent les yeux dans les yeux. Tout en dégustant leur verre, chacun des protagonistes savait en son for intérieur, quels seraient l’intrigue et l’épilogue de la soirée. « C’est fou que le temps passe vite ! », lui fit6IL remarquer, en regardant sa montre. A l’intonation de sa voix, Christiane, eut l’intuition qu’il n’attendait qu’une chose ; qu’elle lui proposât de rester ! Ce qu’elle fit. Lui, acceptat, sans se faire prier. Jolis sets, belle vaisselle et ce que la belle, considérait comme élémentaire : des bougies et de la musique. L’adagio d’Albinoni mis en sourdine (pour ne pas gêner ses voisins), qui se prêtait aux circonstances.

 

Le dîner se déroula dans une ambiance feutrée. Dans la pénombre, l’ondulation lumineuse des bougies reflétait dans leurs regards, toute l’acuité de leur désir. Le jeu des ombres tranquilles donnaient à la pièce une ambiance de mystères et de contes de fées. Christiane, au mépris de ce qu’on lui avait inculqué, quitta sa chaise pour se rapprocher de Jean-Marc, qui s’empressa de l’attirer sur ses genoux. Assise et blottie contre son buste viril, elle enfouit sa tête dans la douceur exquise de son cou. Ainsi, ils restèrent de longues minutes. Comme si le temps n’existait plus. Doucement, il releva son visage, qu’il rapprocha du sien. Le regard plongé dans ses prunelles orangers, ses lèvres effleurèrent sa bouche entr’ouverte, comme le nénuphar s’ouvre à la rosée. Leurs lèvres, réunies dans la fougue d’un baiser, Christiane, s’abandonna sans entrave à ses caresses. Jean-Marc, faufilant ses mains sous son tee-shirt, se prit à titiller la pointe de ses seins fermes et palpitants. Conquis par le velouté de sa peau, il souleva le tissus jusqu’au niveau des ses épaules, qui laissa jaillir une poitrine frémissante et aguicheuse. Telles deux poires bien mures, il s’en en empara et tout en les malaxant, posa ses lèvres sur les boutons roses en emplissant sa bouche de la chair tendre et gonflée. Elle, les tempes battantes, émit un sourd gémissement. Puis, brûlant de désir, sans rien précipiter, il entreprit d’achever ce qu’il avait commencé. Avec des gestes précis, le regard admiratif, il tenait à explorer chaque parcelle de son corps  aux courbes pulpeuses et sensuelles. Ses mains douces, habiles et expertes, s’égaraient dans chaque méandre de sa chair. Provocante et offerte, Christiane, enlaça Jean-Marc, qui la souleva de terre. Jamais, elle n’avait éprouvé une telle attirance pour un homme. Lui, la sentant vulnérable et soumise, la porta jusque dans la chambre et se laissa tomber avec elle, sur le lit moelleux.

 

Jean-Marc, partit dans la nuit sans réveiller Christiane, qui était désormais sa maîtresse. Le lendemain, la terre continuait de tourner et le soleil, se leva à l’Est, comme à son habitude ! A présent, il allait falloir faire face aux tristes réalités de la vie. Christiane redoutait cette première journée : l’incontournable confrontation avec l’homme dont elle se savait éperdument amoureuse. Hélas, elle ne mesurait pas encore les difficultés qu’allait engendrer l’intimité de leur relation… Entre un Directeur d’Entreprise et sa secrétaire. Quoi de plus banal ! Me direz-vous… Pas tant que cela ! Car JM.D, à l'inverse de beaucoup de patrons, avait une étique toute personnelle et le sens des convenances ! Pas question de mélanger les relations privées avec celles du travail ! Les règles étaient les règles et Christiane, devait les respecter comme lui-même les respectait ! Leur couple différait des images stéréotypées que l’on peut voir dans certains films. Le style de patron lubrique qui s’enferme à double tour avec sa secrétaire, pour s’adonner l’espace d’un instant, aux plaisirs de la chair. Pas du tout !!

 

En quelques jours, la jeune femme put constater que son amant, tout en faisant le maximum pour ne pas la chagriner, affichait la même décontraction et la même spontanéité, aux yeux de son personnel. Les deux amoureux se voyaient deux fois par semaine. Or, fréquemment, il se présentait des impondérables. Dans ce cas, J.M.D refilait des petits mots pliés en quatre à sa maîtresse, sur lesquels il annotait les causes, quand, l’heure, le jour et le nec + ultra, des mots affectueux rehaussés de « Je t’aime » rassurants. Et ceci, bien sûr, avec toujours avec le même naturel qui lui était propre. S’il en avait l’occasion, il lui lançait un clin d’œil de complicité ou un sourire stimulant… Mon essentiel n’était pas dupe. Elle se doutait que ces contretemps – le plus souvent - étaient le fait de sa moitié qui, le soupçonnant, devait ruer dans les brancards. Ou alors, elle avait faux sur toute la ligne. Ils filaient tous les deux le parfait amour, sans qu’elle-même, ne suspecte quoi que ce soit ! Sûr, qu'elle aurait aimé être petite souris…

 

Lorsque les amants passaient la soirée ensemble, soit, ils dînaient au restaurant ou bien, chez Christiane. Dès les débuts de leur liaison, Jean-Marc, avait été frappé par  l’appétit féroce de sa maîtresse, qui ne semblait jamais rassasiée. Sans approfondir, il avait roulé des yeux étonnés et, amusé, il lui avait balancé « Qu’est-ce tu bouffes !! Je me demande où tu mets tout ça !!" Avait-il rajouté, en éclatant de rire. Christiane, allergique à ce genre de boutade, avait détourné le regard, en lui répondant froidement et du bout des lèvres, « J’sais pas c’est comme ça ; c’est tout ! ». Depuis, s’étant heurté à un mur en béton, il s’abstenait de toute allusion. Par ailleurs, la tentation de la chambrer, était trop forte. En vrai méridional, il aimait l’humour et la dérision. Lors d’un déjeuner festif, toujours aussi intrigué par l’appétit hors norme de sa maîtresse, J.M.D n’y avait pas résisté. Prenant tous les convives à témoin, il avait clamé, les yeux emprunts d’ironie : « Quand on regarde Christiane manger, c’est impressionnant ! » et, le rire au bout des lèvres, il avait directement enchaîné « Cette fille… c’est un estomac ambulant !! » Sur le moment, elle avait dardé dans sa direction, un regard assassin. Cependant, elle s’était ressaisie. Tenant à sauver les apparences, elle s’était efforcée de sourire. Afin d’éviter ce genre de confusion, n’aurait-elle pas pu se résigner à se confier ?

 

Parfois, il passait le matin de très bonne heure, pour lui faire un câlin. Dans l’intimité, c’était un homme passionné et prévenant. Il l’appelait affectueusement « Mon bébé » et elle adorait ça ! Souvent, il lui faisait signe de s’installer sur ses genoux et, comme s’il avait été son père, il la cajolait et la réconfortait en lui sussurant à l’oreille, des mots doux. Par contre, la perfection n’existant pas, elle lui découvrit un défaut - non des moindres - l’avarice ! « Au diable l’avarice et les avaricieux ! » avait-elle été tentée de lui rétorquer ! Lorsqu’ils dînaient en tête à tête dans l’appartement, il sortait cent francs de son portefeuille, destinés aux courses du soir ; et pas un sous de plus ! Pour couper court, à l’occasion d’un de ses anniversaires, il lui offrit une bague, ciselée d’une émeraude. Tellement fine et minuscule, qu’une loupe n’y aurait pas suffi, pour la détailler ! Néanmoins, affreusement confus, il s’en était humblement excusé en lui avouant qu’il était près de ses sous !

 

Au fil des mois, un sentiment d’exclusion et de frustration, commença à tarauder Christiane. De part son statut d’homme marié, son amant, se devait essentiellement à sa famille, avant tout le reste ! Les week-ends, les jours fériés et toutes les vacances scolaires, étaient dédiés à sa femme, son fils et à ses amis. Christiane, dévorée par la passion et la jalousie, malheureuse comme la pierre, passait son temps à ressasser et à pleurer sur l’injustice de l'existence. « Le chagrin est l’agonie d’un instant, s’y complaire est l’erreur de toute une vie. » (B. Disraeli). Certes ! Se privant de sorties, elle se morfondait seule, dans son petit appartement. Lors de ces périodes, Jean-Marc, la laissait sans nouvelles. Un tel laxisme à son encontre, n’était-il pas facteur de détachement… ? Voire, d’indifférence ! Loin des yeux, loin du cœur ? Elle en était persuadée ! A ce titre, je me souviens d’une anecdote : Monsieur, l’âme sereine et le cœur léger, voguait sur les eaux de la Méditerranée entourée de sa petite famille. Par contre, Christiane, n’ayant nulle part où aller, était restée à Paris. Talonnée par les mêmes obsessions devenues récurrentes, elle se languissait d’un éventuel coup de téléphone. Un après-midi, cédant à une pulsion, elle se saisit de l’appareil et composa le numéro qui lui avait transmis, en tant que secrétaire. Le « grand chef » avait bien précisé « en cas d’urgence ! » Allo ? Elle raccrocha précipitamment. C’est une voix féminine qui lui avait répondu. C’est au cours de cette période estivale que la jeune femme, dévorée par la passion, écrivit une première poésie dédiée à son amant. (Le méritait-il ?) Avec le recul, elle pense que non ! Or, l’amour n’est-il pas aveugle ?? Cet engouement pour un homme marié qui, comme tous les hommes mariés, ne faisaient que passer en coups de vent, devait durer trois ans.

 

Au terme de la première année, Christiane, lasse de souffrir inutilement, entreprit de vivre sa vie parallèlement à celle de Jean-Marc. Elle repartit à se noyer dans des noubas d’enfer, en se permettant aux fils des rencontres, quelques encoches à leur convention.

 

« Seul l’Amour peut vous briser le cœur » (N. Young)

 

…………………………………………………………………… A suivre

Bye, les blogueurs !


Ci-dessous, la poésie destinée à J.M.D :

 

 


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L’HYMNE A L'AMOUR

 

Qu'il est bon d’aimer !
Je t'aime avec mon cœur
Et toute ma sensualité
A soif, de ta chaleur !

Quand dans le jour qui meurt
Je t'imagine à mes côtés,
C'est tout un rêve de bonheur
Que j'aimerais garder !

Tu es le champ de blés
Que le soleil aime caresser
Tu es la Mer tant convoitée
Où la mouette vient s'épancher

 

De ton havre de paix,
Ressens-tu, ma mélancolie ?
Je m’étiole et m’effraie
Que de si loin, tu m’oublies…

Tu es le chêne puissant
Enraciné dans sa terre
Tu peux être torrent
Comme tu peux être rivière

 

J'aimerais être tourterelle
Pour m'envoler jusqu'à toi
Et porter sur mes ailes
Tout l'amour que j'ai pour toi

 

Que vite arrive ce jour
Où enfin tu seras près de moi
Le temps paraît si court
Lorsque je suis dans tes bras

Le bonheur est hélas, éphémère
Et les moments près de toi ...
Dois-je me complaire en Enfer
Pour qu'enfin, tu restes là ?

 

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