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Ah, les traitres !!!

0615

……………………………………………………………… 85ème épisode

Depuis la date de son baptême en l’Eglise d’Auteuil, le 18 avril 1993, Roselyne s’était engagée dans la voie du catholicisme. Initiative de sa maman, qui obligeait ainsi sa petite fille, à connaître la Bible et à faire ses communions. Le Père Pavier, le prêtre qui avait uni Christiane et Didier, avait également célébré l’évènement. Cet homme de Dieu, était très caractériel, orgueilleux et rancunier. Des défauts dont pas le moindre, l’orgueil, faisant partie des sept péchés capitaux et qu’il aurait dû dominer ; par la prière, la repentance et l’humilité. Mais ça, c’était dans la théorie ! Car, l’individu qui avait donné sa vie à Dieu, se montra un jour très violent à l’égard de Christiane.

L’homme d’église, l’avait jointe au téléphone, pour lui annoncer que Roselyne, sa fille chérie, avait été choisie pour jouer le rôle de la Vierge Marie, dans la crèche vivante de la petite Chapelle attenante à la nef de l’église d’Auteuil. Selon les remarques du Père, les traits de l’enfant correspondaient en tous points, à ceux d’une palestinienne telle que Marie. C’est lors de l’une des répétitions que Mon Essentiel, put apprécier la brutalité du « saint homme » et, réaliser à quel point, il l’avait dans le collimateur. D’ailleurs, « mamie Nova », présente et témoin direct de l’agression, avait poussé un cri de stupéfaction qui avait fait écho dans toute l’église.

Les deux femmes, chacune assises sur un prie-Dieu et munies d’un appareil photo, étaient en admiration devant Roselyne, revêtue d’une longue robe et d’un voile en satin bleu clair que sa mère, avait fait confectionner pour l’occasion. Ses traits, d’une pureté indicible, dégageait une candeur angélique. En toute légitimité et afin d’éterniser ce moment, Christiane, voulut s’approcher au plus près de l’autel, pour prendre une photo de sa fille. Le flash n’eût pas le temps de se déclencher. Le prêtre, pris d’une pulsion meurtrière, la repoussa avec une violence inouïe. La jeune femme, perdant l’équilibre, alla se ramasser sur le marbre glacé. Une démonstration de mépris et d’agressivité qui laissa tout le monde, pantois ! Certaines mères, aussi sidérée que choquées, ne ménagèrent pas leurs commentaires quant à l’attitude surprenante du prêtre.

La plaignante, par encore remise de ses émotions, se remémorait les dix-huit mois qui s’étaient écoulés depuis le baptême de sa fille. Des remarques et des gestes du prêtre lui revenaient en mémoire. Des réflexions caustiques qui laissaient entrevoir une sorte de malveillance à son endroit. Cette façon qu’il avait de s’approprier Roselyne, tout en éloignant volontairement sa mère… La flagrante désinvolture du prêtre et la virulence avec laquelle il lui répondait, ne l’avait pas engagée à répliquer. On n’envoie pas bouler un prêtre comme n’importe quel autre individu. Le prêtre, c’est le représentant de Dieu et ainsi, il est sensé prêcher l’amour, le pardon, la modestie, la compassion envers autrui… Et s’il avait été épris de la petite ? Cela expliquerait son comportement. Cette jalousie, cette possession morbide… ? Du coup, Christiane fut prise de tremblements. Son cœur s’accéléra et d’horrible bouffées de chaleur lui montèrent à la tête.

Elle fit part de ses craintes à Mado, qui considérait l’enfant, comme sa petite fille. - En effet, c’est alarmant, lui avait-elle répondu. Et, pensive, elle avait rajouté - Tu n’auras qu’à la questionner ; tu verras bien… mon Essentiel, remontée par l’attitude excessive du prêtre, répondit d’une voix déterminée - j’te jure, s’il l’a touchée, je l’colle contre le mur !!!!

Après une rapide enquête, Christiane fut tranquillisée. Non, il n’avait pas touché à la petite. C’était bien contre elle, que l’homme déchaînait tous ses démons.

Un mercredi matin, Christiane, décrocha le téléphone qui sonnait. C’était Elisa, la fille de mamie Nova… Et son appel, n’était pas anodin. Ce jour-là, Madame, avait la langue qui se déliait, ; bien que le véritable but de cet appel téléphonique, soit resté très flou dans ma mémoire. La fille, probablement jalouse de la mère, relata sans ménagement à Christiane que Mado, une fois partie de chez le couple et éloignée de leur générosité imbécile, « les habillaient des pieds à la tête ». Elle les dénigrait et les critiquait à tout bout de champ. Je cite : "Chez eux… Eh bien, « C’était pire que Dallas ! » ; avec tout le côté péjoratif que cela comporte. C’était simple. Tous les proches d’Elisa, connaissaient les difficultés du couple - comme leurs joies - sur le bout des ongles.

 

Depuis peu, mon Amérique à moi, avait eu un litige avec sa banque qui, suite à un découvert de mille cinq cents francs, avait procédé au rejet de plusieurs chèques et prélèvements. Quant aux frais, la jeune femme, avait dû assumer une ardoise assez conséquente ; ce qui l’avait révoltée. Parmi tous ces chèques non-débités, un seul avait été établi au nom de Mado. Une somme dérisoire… Une boîte de chocolats que la vieille avare avait achetée pour le compte de Christiane, qui pour la rembourser, lui avait établi un chèque. Cette dernière, embarrassée, en avait rédigé un second en lui assurant qu’elle pouvait dès à présent, le déposer sans craintes sur son compte. Pour Christiane, l’affaire était close ! D’après sa fille, tout Verneuil était au courant. Si Christiane n’était pas une « fauchée », elle était une voleuse…

Des propos dénoncés par sa propre fille… Mon Essentiel, anéantie par ses révélations, se sentit submergée par une sourde colère qui exigeait d'être assouvie sur le champ. A cet instant même, tout lui revint en mémoire. Toutes les invitations  - que ce soit au restaurant ou à la maison - les cadeaux, les petites dettes qui étaient passées dans les oubliettes, les vêtements qu’elle lui avait donnés, les photos qu’elle lui avait offertes de bon cœur, etc. Et tout son dévouement ! Un jour, étant gravement touchée par la grippe, Christiane, au risque de choper le microbe, lui mixait chaque jour des bouillons de légumes qu’elle lui livrait à domicile, ; et allait lui acheter ses médicaments… Mon Dieu, dites-moi, que je rêve, que ce n’est pas vrai… Comment peut-on être aussi malhonnête ?? De plus, envers une famille qui vous a accueilli et ouvert son cœur mais aussi, sa maison… Emportée par l’émoi et un impérieux besoin de « vider son sac », elle décrocha le combiné du téléphone. - Allo… ? Répondit, la vieille. Christiane, ivre de rage, lui déballa sans préambules ce que sa fille lui avait révélé, en ne soupesant pas ses mots. La traitresse, aucunement décontenancée, eut le toupet de nier tout en blog. C’était faux, c’était des mensonges, dans le but de la brouiller avec fille… et, en fin de compte, finit par se mettre à chialer. Christiane, une nouvelle fois désagrégée par une telle mauvaise foi, lui raccrocha au nez, sans toutefois l’avoir copieusement insultée. La société protectrice des vieilles perverses aurait pu porter plainte contre mauvais traitements ! Dire que la vieille garce s’était faite passer pour la grand-mère de sa fille et à ce titre, s’était immiscer partout, comme l’aurait fait un reptile froid, gluant et silencieux… Elle eut soudain la conviction qu’elle ne se remettrait pas de cette trahison. Ce trop-plein d’amour qu’elle avait engrangé depuis son enfance, la portait à l’altruisme et à la compassion d’autrui. Hélas, il faut savoir choisir ses amis et éviter de se laisser harponner par le premier profiteur qui passe. Cela avait toujours été ainsi. Tous les mendiants de l’amour, donnent tous ce qu’ils ont pour qu’on les aime… Ceci est du domaine de la psychiatrie.

Tiens, parlons-en ! Avait-elle des amis ? Non, personne… Lola, s’était toujours servi d’elle. Dans le milieu artistique de la danse orientale, elle avait été confrontée à la jalousie toute féminine et à la duplicité. Quant à l’amour avec un grand « A », quelque chose lui disait, qu’elle l’attendrait jusqu’à la fin… A deux reprises, elle avait lié connaissance avec des voisines. La première, la cinquantaine, sexuellement déséquilibrée, lui avait proposé lors de leur première approche, de se faire des rencontres rémunérées sur Minitel. Christiane, scandalisée par cette invitation à la prostitution, lui avait rétorquée qu’elle « ne mangeait pas de ce pain » et l’avait viré de chez elle. Or, à qui profitait le crime ? Car mon Essentiel savait qu’il n’y avait pas de hasard… Cette offre, plutôt provocante pour une femme honnête, avaient sans aucun doute pris son terreau dans le voisinage où les rumeurs, les racontars, fleurissaient a toute saison.

 

La deuxième voisine, était d’origine marocaine. Et cette fille, mariée à un marocain, la harcelait pratiquement pour la fréquenter et l’engager à venir boire un verre chez elle. En outre, travaillant à la Mairie du 16°, elle avait laissé entrevoir à Christiane, qu’elle pourrait peut-être la « pistonner » pour lui décrocher un autre appartement H.L.M. Ca, faisait partir intégrante du stratagème qui resta sans suite. Bref, cette dernière, insistait lourdement pour qu’elles fassent leurs courses ensemble, etc. C’en était presque gênant… Un samedi, elle frappa à sa porte et, surprise… Elle lui offrit un très joli bouquet de fleurs. Christiane, touchée par cette marque d’amitié, lui écrivit très joli poème qui finalement, la laissa dubitative. Visiblement, elle n’était pas très réceptive à ce genre de cadeau. Avait-elle seulement saisi le sens de la poésie ? Christiane avait fini par aller boire ce verre chez elle. Elles levaient leurs coupes de champagne pour trinquer, lorsque à brûle-pourpoint son hôte, lui posa cette question aussi inattendue que non-avenue :

« On dit que t’es une ancienne prostituée. C’est vrai ??? »

Une flèche venait de lui être plantée en plein cœur. Trop ébranlée pour répondre, Christiane se leva, se dirigea vers la porte de sortie qui claqua violemment derrière elle. Bien qu’abasourdie par cet incident, elle n’était qu’à moitié étonnée. Les gens, qu’ils fûssent de l’immeuble ou des environs, n’avaient cessé de lui prêter ce métier sulfureux et dévalorisant. Pour ces imbéciles qui la salissaient depuis tant d’années, elle n’éprouvait que mépris. Des larmes ruisselaient sur ses joues. Les ouï-dire lui ruinaient le cœur. Les inquisiteurs étaient insatiables en termes de racontars. Des ragots aux relents de méchanceté qui allaient à l’encontre de ce qu’elle était vraiment ! Son intuition lui avait pourtant dicté de s’abstenir à fréquenter cette fille… Et à refuser son invitation qu’il n’avait qu’un seul but : l’humilier ! Cette fille, grosse, pataude et dépourvue de finesse, avait indéniablement prémédité son coup. Etait-elle de mèche avec la nympho du premier ? Celle-ci, dont l’apparence était quelconque, était une "authentique" qui, après le boulot, se payait des inconnus qu’elle allait pêcher sur son Minitel. Par contre, personne ne la traitait de putain… ? Ce phénomène était-il dû à ses traits ingrats, à sa silhouette bancale de femme nippée comme un fagot et sans aucun sens de l’esthétique ? Toujours est-il que la dame donnait des rendez-vous à des relations monnayées… Décidément, conclus Christiane, elle ne comprendrait jamais les hommes !

...................................................................... A suivre 

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