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"Omar", un film qui "n'a pas vocation à susciter l'espoir"

"Omar", un film qui "n'a pas vocation à susciter l'espoir"
"Omar", un film qui "n'a pas vocation à susciter l'espoir"
© © Pretty Pictures

Le nouveau long-métrage du réalisateur palestinien Hany Abu-Assad, "Omar", récompensé à Cannes en mai, est sorti en salles mercredi. À cette occasion, FRANCE 24 revient sur sa rencontre avec le réalisateur lors du festival.

Par Guillaume GUGUEN (texte)
 

Huit ans après avoir mis en scène deux Palestiniens préparant un attentat-suicide dans le très remarqué "Paradise Now", Hany Abu-Assad revient avec un thriller politique sur fond de conflit israélo-palestinien, un film diffusé en salles à partir du mercredi 16 octobre. Prix du jury "Un certain regard" au Festival de Cannes, "Omar" met aux prises trois amis d’enfance de Cisjordanie que la cause palestinienne va finir par déchirer.

 

Film que les rebondissements placent à la lisière du polar, le septième long métrage du cinéaste palestinien - il refuse le label "arabe-israélien" - décrit le déchaînement de violence d’un conflit qui semble sans issue. Non sans que plusieurs notes d’espoir soient distillées ici ou là. À l’image de cette scène d’interrogatoire d’où naît un début de complicité entre le héros (Adam Bakri), palestinien, et un responsable israélien de la sécurité intérieure (Waleed Zuaiter).

"Mon film n’a pas vocation à susciter l’espoir, se défend pourtant le cinéaste, très direct. Ce n’est pas mon job de délivrer un message d’espoir de réconciliation. Mon job est de permettre au public palestinien, israélien, européen, à tout le monde, de vivre, le temps d’un film, une vie qu’il ne connaîtra jamais en réalité."

 

"Une barrière entre moi et l’art de l’occupant"

Long-métrage financé à 95 % par des fonds palestiniens, "Omar" s’inscrit dans ce dynamique cinéma émergent que le Liban et Israël ont initié. "Je suis un réalisateur multiculturel, affirme Hany Habu-Assad. Je suis Palestinien, mais ma première culture cinématographique est égyptienne, puis américaine, indienne et européenne, avec des cinéastes comme Truffaut, Godard, Fassbinder. Viennent ensuite la Corée, le Japon, l’Iran. Tous ces cinémas m’influencent, mais je ne me sens pas connecté au cinéma israélien. Il y a comme une barrière entre moi et l’art de l’occupant. Mais peut-être suis-je trop traumatisé."

 

Malgré la colère qui transparaît dans la véhémence de ses propos, Hany Abu-Assad se refuse de faire du conflit son sujet de prédilection. Même s’il se déroulera dans les Territoires palestiniens, son prochain projet n’abordera pas de front les rivalités qui gangrènent la région.

 

"Je travaille sur un film qui n’abordera pas le conflit. Ce sera un road trip, mais si je montre des Palestiniens voyageant en voiture, ils croiseront forcément des check-points sur la route. Bien que le film n’aborde pas à proprement parler le conflit israélo-palestinien, il ne peut l’esquiver totalement."

Cet article est extrait du blog "24 minutes secondes sur la Croissette", consacré au festival de Cannes de mai dernier. 

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