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Une partie du "trésor des rois de France" revient aux héritiers du comte de Paris

Une partie du "trésor des rois de France" revient aux héritiers du comte de Paris

Le Monde.fr avec AFP | 20.09.2013 à 19h28 • Mis à jour le 21.09.2013 à 13h10

 

Le comte de Paris, Henri d'Orléans, dans les années 1950. Le comte de Paris, Henri d'Orléans, dans les années 1950. | AFP/STR

 

Après douze ans de procédure, les héritiers du comte de Paris vont pouvoir récupérer "les biens historiques du trésor des rois de France", composé notamment de tableaux d'une valeur de "plusieurs dizaines de millions d'euros", selon leur avocat, Me Olivier Baratelli. La bataille judiciaire avait été engagée deux ans après la mort d'Henri d'Orléans, en 2001, par dix proches décidés à récupérer les biens données à la Fondation Saint-Louis.

Dans un communiqué, le représentant de Jacques et Hélène d'Orléans a salué, vendredi 20 septembre, un jugement "historique". Selon Me Baratelli, le tribunal a estimé que la donation du comte de Paris en 1976 était entachée de "nullité absolue", faute d'autorisation administrative d'une part, et d'acte passé devant un notaire d'autre part. Deux "omissions" qui montraient la volonté du comte de Paris de "dissimuler les biens considérables dont il voulait priver ses enfants".

PATRIMOINE "BRADÉ"

La Fondation Saint-Louis doit restituer aux héritiers les portraits de Louis XIII et de Louis XIV enfant par Philippe de Champaigne, le carnet de croquis que Louis XIV a réalisé à l'âge de 7 ans, le portrait de la duchesse d'Orléans, le manuscrit des statuts de l'ordre de Saint-Michel datant de la fin du XVe siècle. Les héritiers vont également récupérer un "abrégé des finances de Louis XIV datant de 1682 en velours calligraphié, les aquarelles de Carmontelle et du prince de Joinville, le grand collier de l'ordre de la Jarretière, le service de porcelaine de Sèvres livré en 1840 à la reine Marie-Amélie".

Lors de l'audience en mai, la fondation qui détient et gère ce patrimoine royal s'était dite prête à restituer les biens mobiliers. Les héritiers ont en revanche été déboutés de leurs demandes concernant les châteaux d'Amboise et de Bourbon-l'Archambault, la chapelle royale de Dreux et la chapelle expiatoire de Paris. Notamment parce que ces donations ont été faites plus de trente ans avant qu'elles soient contestées devant la justice, mais également sur le fond, selon Me Rouhette.

A ce sujet, la querelle reste vive, animée par les deux enfants de feu le prétendant au trône, le prince Jacques d'Orléans et sa sœur, la princesse Hélène d'Orléans, qui critiquent la gestion de la Fondation Saint-Louis. "Ce que nous voulons, c'est que ces biens de famille servent d'écrin à ces mobiliers emblématiques pour qu'ils y soient exposés aux yeux du public", avait plaidé Me Olivier Baratelli, déplorant que les dessins de Louis XIV soient "rangés dans un maroquin au fond d'un tiroir." Selon le représentant de la Fondation, Me Rouhette, ces objets ne peuvent être exposés à Amboise pour des raisons de sécurité et d'intendance, mais ont été prêtés pour des expositions, notamment au château de Versailles pour les dessins de Louis XIV.

A la fin de sa vie, le comte de Paris avait des relations excécrables avec sa famille. "Ils n'auront rien, que leurs larmes pour pleurer", aurait-il déclaré à propos de ses enfants. C'est ainsi que le comte aurait "bradé" le patrimoine familial et créé la Fondation Saint-Louis, à laquelle il a légué ce qu'il n'avait pas vendu.

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