Une réforme des programmes d’histoire a été initiée par le gouvernement de
N. Sarkozy et avec eux des livres flambant neufs viennent d’être publiés. Surprise ! On n’y perçoit aucune critique du capitalisme. Le parti socialiste, d’après les rédacteurs de ces
manuels n’est plus vraiment socialiste.
Chez l’éditeur Belin le libéralisme est mis à l’honneur dès la 2ème page, le socialisme est relégué à la page 312
…
Les éditons Nathan oublient malencontreusement de définir le socialisme dans le lexique mis à la disposition des élèves. On peut
se poser dès lors cette question :
"Le socialisme existe-t-il toujours ?"
Pourtant, le libéralisme a droit, lui,à une superbe définition : "Le libéralisme veut assurer l’enrichissement général ". On croit
rêver, on en oublierait tous
les chômeurs, les laissés pour compte, les miséreux, les exclus, les sans logis…On trouve aussi une biographie de François Mitterrand, hors cours, à la fin du manuel. Pour le coup, la charge est
assez violente : « Issu d’un milieu de droite…, il dirige la Vème République pendant 14 ans, incarnant d’abord l’alternance et
les grandes réformes, puis la conversion du socialisme à la "rigueur" ».
Autre surprise et non des moindres : les nouveaux livres n’évoquent plus la fiscalité, les impôts.
Aucun mot, non plus sur les travailleurs pauvres..
Cerise sur le gâteau : la mondialisation est présentée comme inévitable, comme une lame de
fond : rien ne pourra l’arrêter !
Quant à l’état providence, il n’a plus vraiment de pouvoirs : le chômage rend difficile le financement de l’état…
Les idéologies semblent complètement s’effacer et c’est désormais l’économie qui gouverne le monde :
impossible de résister au capitalisme…
La révolution elle-même paraît impossible : un seul exemple est donné : celui de la
révolution russe qui conduit inéluctablement au goulag.
En résumé, en histoire, les institutions défendent le libéralisme et les éditeurs se soumettent aux pouvoirs en place. Où est la
diversité des opinions, où est la liberté de penser ? Les jeunes esprits sont donc destinés à être conditionnés à un système unique,
omnipotent qui n’admettrait aucune opposition, aucune contestation..
Un tel parti pris paraît inadmissible : l'histoire doit faire preuve d'objectivité et se doit de présenter différents points
de vue afin de susciter la réflexion... L'enseignement ne doit pas être un endoctrinement mais une
ouverture sur le monde...
Source : Marianne