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Contraint de tuer son pote, pour survivre...

La vie sauve grâce à son chien
LE JOURNAL DE MONTREAL                  

Affamé en forêt, un aventurier a dû se résoudre à manger son animal pour survivre

 

Simon Bousquet

Journal de Montréal, Publié le: jeudi 31 octobre 2013, 23H32 | Mise à jour: jeudi 31 octobre 2013, 23H40

La vie sauve grâce à son chien

 

Un randonneur a survécu trois mois sur les rives de la rivière Nottaway alors qu’un ours avait dévoré ses provisions.

 

En se résignant à sacrifier son chien auquel il tenait comme à la prunelle de ses yeux, un aventurier coincé dans la forêt du Nord-du-Québec est parvenu à survivre trois mois, jusqu’à ce que les secouristes le retrouvent, mercredi.

 

Marco Lavoie doit vraisemblablement la vie à son gros berger allemand. C’est sans doute à contrecœur qu’il a dû se résoudre à tuer le chien qui partageait sa vie de solitaire, quelques jours après qu’un ours eut dévoré ses provisions.

 

C’est à l’aide d’une pierre que l’homme de 44 ans aurait mis fin à la vie de son compagnon de voyage, pour ensuite le manger pour survivre.

 

En plus de se retrouver sans provisions, son embarcation a été endommagée, le contraignant à attendre les secours.

 

Lorsqu’il a été secouru par des policiers de la Sûreté du Québec, mercredi, au nord de Matagami, M. Lavoie avait peine à parler et à manger. Victime d’hypothermie et de déshydratation, il avait perdu environ 90 livres.

 

«Il a survécu parce qu’il a pris de bonnes décisions, croit André-François Bourbeau, spécialiste de la survie en forêt. Manger son chien en était une».

 

« Pas le choix »

L’auteur du guide de survie Le Surviethon a recensé des centaines de récits semblables, allant parfois jusqu’au cannibalisme.

«Il faut être rendu loin, mais il n’y a pas de honte à avoir. Il doit se raisonner. Il n’avait pas le choix», précise-t-il. Selon son expérience, après 30 jours de survie, le corps est en état de perdition puisqu’il n’a plus de réserve.

 

«La faim nous tenaille tellement qu’on accepterait de la nourriture qui n’est pas normalement envisageable. On veut manger des limaces et des insectes», ajoute-t-il.

 

Avertissement

André Diamond, qui habite l’île à l’embouchure de la rivière Nottaway, avait pourtant averti M. Lavoie de ne pas s’y aventurer.

 

«Il disait que ça ne lui faisait pas peur, mais ce n’est pas une rivière où s’aventurer seul. D’autres aventuriers y sont allés depuis 20-30 ans et on ne les a jamais revus», raconte le Cri de Waswanipi.

 

Sydney Ottereyes, le principal utilisateur du territoire de la Nottaway, décrit l’endroit comme peu fréquenté, sauf pendant la chasse.

 

«C’est une rivière compliquée avec beaucoup de roches. À certains endroits, il y a beaucoup d’eau alors qu’à d’autres, il n’y en a pas. Il y a du vent qui vient et il peut y avoir jusqu’à trois courants au même endroit», explique le Cri.

 

L’Autochtone qui a patrouillé la rivière à la recherche de M. Lavoie croit qu’il avait dû franchir les rapides des taureaux, un obstacle à partir duquel la rivière est ­encore plus sauvage.

 

Photo COURTOISIE

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