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Artisans et commerçants en colère ; ça commence à faire du monde !!

Artisans et commerçants en colère, ça commence à faire du monde !

peuple-foule
Le 20 décembre 2013    (BOULEVARD VOLTAIRE)
Vous êtes la France qui se lève tôt et se couche tard, et prendra le temps de se reposer au cimetière...

En dépit de la pétition comptant 700.000 signatures qu’ils ont apportée jeudi au gouvernement, artisans et commerçants – ceux qui se nomment eux-mêmes « les sacrifiés » – n’ont rien obtenu. À leur impressionnante mobilisation, le gouvernement répond par le silence.

 

Tiens, ça me rappelle vaguement quelque chose. Comme c’est gentil de nous apporter ces gros cartons pour Noël ! Vous allez vous faire mal au dos, il ne fallait pas… Il ne fallait pas, parce qu’à dire vrai, on n’en a rien à cirer. Posez-ça là, dans un coin, à côté de la broyeuse. Justement, l’intérimaire chargée de réduire en confettis celle de la Manif pour tous avait presque terminé. Au moins, hein, ça crée de l’emploi.

 

Bien sûr, six entreprises de proximité meurent chaque heure, soit 144 par jour. Evidemment, vous êtes asphyxiés par les charges sociales, taxes, impôts et autres prélèvements obligatoires comme vous l’expliquez dans votre petit film vu près de 100.000 fois sur YouTube. Vous dites que les auto-entrepreneurs, par les avantages fiscaux dont ils bénéficient, vous font une concurrence déloyale. Vous demandez au gouvernement de les taxer plus, faute d’espérer, vous, être imposés moins. Naturellement, vous voudriez hurler à l’État, selon la célèbre formule, de descendre de votre dos et de sortir ses mains de vos poches.

 

« Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. À force d’opposer une violence passive à un mouvement de fond, il s’expose à une violence physique », « On sent le ras-le-bol monter », assure-t-on à l’UPA (Union professionnelle artisanale). Mais c’est crier dans le désert. Car vous aussi participez de cette France bien élevée qu’en haut lieu on méprise. Car la bonne éducation, évidemment, ne tient pas dans le guide du savoir-vivre de la baronne Staffe, ou dans l’art de réussir un plan de table, mais aussi dans votre vie à vous, laborieuse, au sens premier du terme, dans votre application et votre amour du travail bien fait.

 

Vous êtes la France qui se lève tôt et se couche tard, et prendra le temps de se reposer au cimetière. La France pour laquelle tous les jours d’arrêt-maladie sont des jours de carence car, si elle n’actionne pas sa caisse enregistreuse, personne ne le fera à sa place. La France que, pour cela, personne ne redoute quand elle descend dans la rue, puisque tôt ou tard il faudra bien qu’elle se remette au boulot pour nourrir ses enfants.

 

La comparaison s’arrête là. Car les artisans et commerçants, signataires de la dernière pétition, ont probablement trop faim et trop le nez dans le guidon pour s’inquiéter réellement des questions sociétales. Car les cadres, signataires de la première pétition, n’ont sans doute pas assez faim et trop de hauteur de vue pour s’inquiéter réellement des questions fiscales. Pour le moment. Mais il vaudrait mieux pour le gouvernement que ces deux composantes de la France bien élevée, bosseuse et sans histoire, ne se découvrent pas soudain un dénominateur commun qui tiendrait en trois mots : ras-le-bol.

 

Car, à supposer que les deux sphères ne se superposent pas, 1.400.000 personnes dans la rue, cela pourrait commencer

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