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Après-manif : "Je ne lâcherai rien !!

Après-manif : je ne lâcherai rien !
chouans-elysees

Armel
Le Péach
Père de famille.

Les choses ont un peu changé pour moi ce dimanche. Depuis deux jours et deux nuits me reviennent de nombreuses images. Elles s’entrelacent, s’entrechoquent, occupent mon esprit.

Me reviennent d’abord les images télévisées de la manifestation du 17 novembre destinée à faire entendre la voix des opposants « à la révolution sociétale » de madame Taubira. Déjà impressionnante, joyeuse, artisanale. Je ne m’étais pas déplacé. Peu de moyens à ce moment-là, pas de temps, peut-être de l’indifférence pour ce sujet. Un « mariage » pour les homosexuels ; quelle blague ! On n’a donc que ce genre de préoccupation au sommet de l’État ?

Ensuite, les images du 13 janvier, froid et venteux. Journée familiale et bon enfant. Une organisation parfaite, un monde fou. C’était évident, nous allions être entendus, nos dirigeant allaient retrouver le sens commun ! Et puis les chiffres, ahurissants. Le mépris stupéfiant. Les débats consternants. Le vote. L’adoption par l’Assemblée nationale, la représentation populaire, de ce texte ridicule et stupide. Au nom de l’amour et de l’égalité, il serait désormais possible à deux individus de même sexe d’enfanter, de faire enfanter, d’acheter un enfant.

Alors, ce dimanche 24 mars 2013, je suis remonté à Paris. La gare Montparnasse, notre gare à nous, les Bretons. Le trajet pénible dans le métro sale, les itinéraires interminables pour rejoindre l’avenue Foch, il paraît que la « Grande-Armée » est bondée. L’attente, les discours que l’on n’entend pas, les esprits qui s’échauffent, « Hollande, démission » scandai-je avec mes voisins d’infortune.

Et soudain les insultes. « Dégage, salope ! » lancé par un mobile à une mère de famille qui réclamait le droit de passage pour elle et ses deux enfants, très impressionnés. Et les coups qui s’abattent sur ce couple de vieilles gens qui s’indigne contre ce traitement et tente de repousser le colosse. Ils auraient pu être mes grands-parents, en plus chic peut-être…

Et le gaz…

Les cris, les yeux qui piquent, les hurlements de panique de mon fils de 9 mois dans son porte-bébé, les yeux rougis et les larmes de mes trois grands terrorisés. Ceux-là même auxquels j’enseigne que les policiers sont là pour nous protéger !

Je me revois les mettre à l’abri, les confier à ma femme, l’embrasser et revenir charger les miliciens avec l’envie de leur faire mal.

J’ai enfreint la loi à plusieurs reprises en l’espace de quelques minutes, j’ai respiré leurs « aérosols » à plein poumon jusqu’à en vomir. J’ai poussé, tiré, frappé aux côtés de mes frères de combat. La violence était devenue notre seul moyen d’expression.

 

Aujourd’hui, la colère me noue le ventre… froide… glaciale…

 

Je ne lâcherai rien.

Armel Le Péach, le 30 mars 2013 (BOULEVARD VOLTAIRE)
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